
Le saphir est la pierre de septembre. On le connaît pour sa couleur et sa symbolique, mais rarement pour son origine. Pourtant, c’est la provenance qui raconte sa vraie histoire.
Les saphirs que nous travaillons viennent principalement de deux territoires chers à notre cœur : la vallée d’Umba, en Tanzanie, où j’ai grandi, et le Sri Lanka, que nous visitons régulièrement. Deux paysages à l’histoire minérale riche, qui façonnent l’identité même de ces pierres.
La provenance d’un saphir peut influencer son prix : certains gisements sont renommés, d’autres plus confidentiels. Mais au-delà de cette question de valeur, ce qui nous importe vraiment, c’est de savoir d’où viennent les pierres, comment elles ont été extraites, dans quelles conditions, et à travers quel chemin elles parviennent jusqu’à nous.
La grande majorité des pierres que nous sourçons provient de petites exploitations. Ce sont des indépendants, tout comme nous : des artisans qui travaillent à petite échelle et vivent directement de leur savoir-faire.
En Tanzanie, les mineurs disent souvent : « nous mangeons nos pierres ». Cela signifie que chaque gemme trouvée est immédiatement vendue pour acheter de quoi se nourrir.
C’est pourquoi je m’oppose à toutes formes de boycott qui, loin de protéger, fragilisent en réalité ceux qui dépendent de cette activité pour faire vivre leur famille.
Il faut aussi reconnaître une réalité : nous ne pouvons pas toujours tracer chaque pierre de manière absolue. C’est une question d’échelle et de prix, car la filière reste complexe et fragmentée. Mais nous faisons tout notre possible pour travailler avec des partenaires de confiance, poser les bonnes questions et avancer pas à pas vers une transparence accrue.
Ces exploitations n’ont rien à voir avec une production industrielle. C’est la même différence qu’entre un bijou façonné à la main et un objet fabriqué à la chaîne : l’un porte l’empreinte humaine et celle de la nature, l’autre est vide de sens.
Chaque saphir que nous choisissons n’est pas seulement une pierre : il est un fragment de terre, une mémoire vivante, une rencontre avec celles et ceux qui l’ont extrait. Il relie des paysages, des visages et un savoir-faire artisanal à l’histoire singulière que portera chaque bijou.
C’est cela, la véritable richesse du saphir de septembre : son origine, sa trace, et le chemin qu’il poursuit jusque sur vous.